Les jeunes et la loi
Prévenir la criminalité chez les jeunes
«Si vous voulez créer un criminel, vous avez de bonnes chances d'y parvenir si vous prenez un jeune issu d'un foyer en difficulté, vous le placez dans une série de foyers nourriciers et de groupe, vous le changez régulièrement de travailleur ou de travailleuse de première ligne, vous le laissez se sauver de la ‹maison› à un jeune âge, vous lui permettez d'abandonner l'école et vous le laissez développer une dépendance à l'alcool et à la drogue. Vos chances seront encore meilleures si, à une certaine époque de son existence solitaire et douloureuse, il a subi de mauvais traitements sexuels, physiques ou affectifs. Si dans les rares cas où ce jeune avait cherché de l'aide vous aviez veillé à ce qu'il n’ait accès à aucun service, à ce que les travailleurs rencontrés soient pressés et surchargés de travail et à ce qu’on le considère d'abord et avant tout comme un dérangement plutôt que comme une personne troublée, serait-il surprenant qu'il soit devenu l'auteur plutôt que la victime d'un acte criminel?»
traduction libre d’un extrait de «Young People Say» - du Conseil national de la prévention du crime, 1997
Si cette description est la recette pour s’attirer de gros ennuis, il va sans dire que le soutien positif des jeunes aide à prévenir la criminalité dans ce segment de la population. Nous décrivons ci-dessous d’excellents moyens que les familles, les amis, les enseignants et les municipalités peuvent prendre pour aider les jeunes dans tous les aspects de leur vie (émotions, besoins fondamentaux, santé, etc.). La prévention du crime chez les jeunes ne devrait pas être un casse-tête. Ces morceaux s’assemblent pour créer une communauté saine et sécuritaire!
Une famille, un adulte d’attache
La famille est pour le jeune une source vitale d’amour, d’affection et de soutien. Elle aide l’enfant à développer ses forces personnelles et à créer des relations. Malheureusement, certaines familles ne sont pas une source de soutien. Dans ces cas, il est important qu’un adulte en dehors de la famille établisse de solides liens d’attachement avec le jeune. Il peut s’agir d’un enseignant, d’un entraîneur ou d’un voisin. De l’aide constructive de la part des membres de la famille ou d’autres personnes peut favoriser l’estime de soi et un sentiment de sécurité chez le jeune. Cette forme d’aide peut aussi contribuer à l’acquisition d’aptitudes essentielles à la résolution des problèmes. Les jeunes qui peuvent compter sur des relations solides sont plus susceptibles, lorsqu’ils ont des problèmes, d’avoir recours aux services, d’aller chercher de l’information et de se défendre ou de défendre les autres.
Soutien pour les familles
La communauté doit appuyer les familles. Bon nombre de familles sont aux prises avec des difficultés qui les empêchent de procurer des possibilités et du soutien adéquats à leurs enfants. Elles font face à la pauvreté, à la toxicomanie, à l’isolement, à la violence familiale, à l’analphabétisme et à l’incapacité de calculer. De plus, elles ont un accès limité aux services sociaux, surtout dans les régions rurales. Les municipalités peuvent réagir à ces problèmes en offrant des services spéciaux, comme des cours sur le rôle parental, des programmes d’éducation de la petite enfance, des activités de loisirs et de sports abordables, des services de garde accessibles, etc. La société doit s’occuper de certains problèmes, comme la pauvreté à l’échelle nationale, voire mondiale. La communauté a un rôle à jouer. Elle peut reconnaître la nécessité d’aider les jeunes, surtout ceux qui vivent dans la pauvreté, et de leur procurer des possibilités qui amélioreront leurs chances de réussite personnelle.
Soutien positif des pairs
Les jeunes veulent s’intégrer et faire partie d’un groupe d’amis. Ils ont ainsi l’impression de faire partie de quelque chose, ce qui leur donne un sentiment d’appartenance, de confiance et d’estime de soi. L’influence des pairs peut toutefois être positive ou négative. Pour diverses raisons, certains jeunes se sentent obligés de poser des gestes susceptibles de nuire à leur croissance et à leur développement. Il existe heureusement plusieurs façons d’amener les jeunes à vivre des expériences positives avec leurs pairs. Mentionnons, entre autres, le tutorat par les pairs, les clubs sociaux, les équipes sportives, Jeunes entreprises, etc. Il est important de souligner le succès des jeunes et de faire valoir leurs histoires de réussite auprès d’autres jeunes, de la famille, de l’école et dans la localité.
Participation communautaire
Les jeunes veulent avoir le sentiment de faire partie de la vie communautaire. Pour ce faire, la communauté doit traiter ses jeunes avec respect et tenir compte de leurs besoins. Les centres pour adolescents, les planchodromes, les arénas et les piscines sont quelques exemples des façons d’aider les jeunes à créer des liens positifs dans leur localité. Il est important de souligner et de fêter les réalisations jeunesse.
Possibilités de loisirs et de bénévolat
Certains jeunes sont attirés par l’activité criminelle parce qu’ils s’ennuient ou qu’ils sont désœuvrés. Les activités de loisirs, comme les sports, la musique, les associations, les troupes de théâtre et les centres pour ados procurent aux jeunes des aptitudes essentielles, des interactions sociales positives et des activités significatives, en plus de les garder occuper. Ces activités peuvent leur apprendre à travailler en équipe, à collaborer, à résoudre leurs problèmes, etc. Les activités bénévoles permettent aux jeunes d’acquérir de nombreuses compétences utiles. Les jeunes qui ont un mauvais rendement scolaire peuvent augmenter leur confiance et estime de soi en excellant dans d’autres domaines (p. ex. abri pour animaux de la localité, visites aux personnes âgées). Les familles ne peuvent pas toutes se payer des programmes de loisirs et de sports. Il est nécessaire que les municipalités offrent aux jeunes une gamme variée de programmes de loisirs, de sports et de bénévolat.
Aptitudes professionnelles et personnelles
Un emploi peut être un cordon de sécurité pour les jeunes de 15 à 24 ans. En plus de les aider à gagner de l’argent, il leur apporte l’estime de soi, des aptitudes personnelles et un sentiment de sécurité. Les jeunes veulent pouvoir compter sur des emplois et des possibilités. Ils veulent être productifs, mais ils ont besoin d’aide pour le devenir. Certains peuvent avoir besoin d’aide pour préparer leur curriculum vitae, écrire la lettre d’accompagnement ou se préparer à l’entrevue. D’autres ont besoin d’acquérir des connaissances pratiques élémentaires pour pouvoir interagir en milieu de travail. D’autres ont simplement besoin de possibilités de formation et d’emploi.
Aide à l’éducation
Les écoles et les parents peuvent aider les jeunes à faire des choix d’avenir avisés. L’éducation doit être opportune et significative pour les jeunes. Ils ont besoin d’aide pour avoir accès à des possibilités d’éducation et de formation conformes à leurs besoins. L’éducation non traditionnelle, le tutorat par les pairs et les programmes qui répondent aux besoins individuels sont des moyens efficaces d’aider les jeunes à risque à acquérir des aptitudes qui leur permettront d’obtenir et de garder un emploi.
Santé, sécurité et mieux-être
Un milieu sûr, sain et stable encourage les jeunes à vivre de manière saine. Les jeunes veulent comprendre leurs troubles émotifs et physiques. Ils veulent qu’on les soutienne dans leurs efforts visant le mieux-être. Pour faire face à leurs problèmes, les jeunes doivent savoir qu’il est normal de parfois se sentir en colère, confus, frustré ou déprimé. Ils ont besoin de savoir que ces sentiments sont acceptables et que quelqu’un les aidera quoi qu’il arrive. S’ils acquièrent des aptitudes au leadership, à la communication, à la résolution de problèmes et à la vie autonome, les jeunes seront mieux équipés pour faire des choix positifs. Des programmes efficaces de luttes contre l’alcoolisme, la toxicomanie, la violence et les abus peuvent aider les jeunes à faire des choix sains. Ces programmes sont souvent offerts par des pairs. Ces jeunes sont formés pour aider d’autres jeunes à composer avec des situations comme les sorties, la conduite en état d’ébriété, la pression des pairs, les maladies transmises sexuellement (MTS), la grossesse, la résolution de problèmes.
Culture et messages positifs véhiculés par les médias
Les médias peuvent à la fois glorifier et diaboliser la culture des jeunes. Les messages qu’ils diffusent, par exemple, peuvent pousser les jeunes à adopter une allure ou un comportement donné: minceur, macho, cool, violent, indifférent, etc. Les jeunes doivent faire face aux contradictions qui existent entre les valeurs apprises à la maison et les valeurs que la musique, les vidéos et les magazines présentent sous des couleurs séduisantes.
Pensez aux facteurs de protection ci-dessus et demandez-vous quel pourrait être votre rôle comme parent, membre de la famille, enseignant, jeune, communauté, école ou représentant des médias. Chacun a un rôle à jouer pour aider les jeunes et pour prévenir la criminalité chez les jeunes.
Basée sur la recherche du Centre for Research on Youth at Risk
St. Thomas University
Fredericton (N.-B.) E3B 5G3
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Publié par:
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Projet financé par Justice Canada
March 2003
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