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Le droit à la portée des Néo-Brunswickois

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Vos droits

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Les langues officielles - Vos droits au Nouveau-Brunswick

Les droits des communautés linguistiques officielles représentent‑ils quelque chose de neuf pour le Nouveau-Brunswick?

Non. Le Nouveau-Brunswick a adopté sa première Loi sur les langues officielles en 1969, ce qui en a fait la seule province officiellement bilingue au Canada. Les nombreux événements importants qui se sont produits au cours des 30 années qui ont suivi ont transformé le contexte dans lequel s’exerce l’égalité linguistique. (Voir l’historique des droits linguistiques au verso de la présente brochure.)

Est-ce que la Loi sur les langues officielles contient tous nos droits linguistiques?

À l’heure actuelle, le gouvernement du Nouveau-Brunswick reconnaît trois mesures législatives qui traitent des droits linguistiques :

• la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick (2002);
• la Charte canadienne des droits et libertés et la Loi constitutionnelle de 1982;
• la Loi reconnaissant l’égalité des deux communautés linguistiques officielles au
Nouveau-Brunswick
(1981).

D’autres lois du Nouveau-Brunswick contiennent des dispositions qui portent sur les droits linguistiques. À titre d’exemple, on trouve un article sur les langues officielles dans la Loi sur les assurances. Même si les assureurs du Nouveau-Brunswick peuvent travailler dans la langue officielle de leur choix, ils doivent tous fournir ou mettre à la disposition de leurs clients qui en font la demande des formules et des documents dans les deux langues officielles. Cette obligation vise notamment les formules de demande, les polices, les déclarations de sinistre, les avenants, les avis de renouvellement et les formules d’annulation et de résiliation.

Quels sont les droits garantis en vertu de la nouvelle Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick qui a été adoptée en 2002?

La nouvelle Loi sur les langues officielles garantit un ensemble beaucoup plus vaste de droits linguistiques au Nouveau-Brunswick que ce que prévoit la Charte. La nouvelle Loi sur les langues officielles garantit que les institutions néo‑brunswickoises suivantes sont tenues de fournir et d'offrir activement des services en français et en anglais.

• Les ministères du gouvernement provincial et les sociétés de la Couronne :
Les membres du public ont le droit de communiquer avec toute institution du gouvernement provincial et d’en recevoir des services dans la langue officielle de leur choix. La nouvelle loi oblige toutes les institutions du gouvernement ainsi que les tiers qui fournissent des services pour le compte du gouvernement provincial à offrir des services en français et en anglais. Les services en question comprennent notamment l’affichage des emplois, les publications et les documents. Les institutions du gouvernement doivent offrir activement au public leurs services dans les deux langues.

FAIRE UNE « OFFRE ACTIVE »

Saviez‑vous que les institutions du gouvernement doivent faire une « offre active » de services dans les deux langues officielles? Cela signifie qu’elles doivent prendre les mesures qui s’imposent pour indiquer aux membres du public qu’ils peuvent obtenir des services dans la langue officielle de leur choix. L’offre active désigne aussi le fait de répondre au téléphone ou d’accueillir quelqu’un dans les deux langues officielles. Les institutions doivent afficher le symbole des langues officielles et produire la correspondance et les documents dans la langue choisie par le client.


• L’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick :
Le français et l’anglais sont les langues officielles de la Législature, et chacun a le droit d’employer la langue officielle de son choix dans les débats et les travaux de l’Assemblée législative et de ses comités.

• Les lois du Nouveau-Brunswick :
L’anglais et le français sont les langues officielles du législateur, et les lois du Nouveau-Brunswick sont imprimées et publiées dans les deux langues officielles.

• L’appareil judiciaire (les cours de justice, les tribunaux et la police) :
L’anglais et le français sont les langues officielles des cours de justice. Chacun a le droit d’employer la langue officielle de son choix dans toute instance soumise aux tribunaux. Les témoins ont le droit de s’exprimer en anglais ou en français lorsqu’ils font leur déposition, et ils peuvent se prévaloir des services d’un interprète s’ils en ont besoin. Dans leurs actes de procédure et leurs décisions orales ou écrites et dans tout autre acte, les tribunaux doivent employer la langue officielle choisie par les parties. Tout membre du public a également le droit de communiquer en anglais ou en français avec les agents de la paix quand il reçoit des services de police. Les organismes d’application de la loi doivent servir les citoyens dans la langue officielle de leur choix.

• Les cités et les municipalités dont la population de langue officielle minoritaire atteint au moins 20 p. 100 :
Toutes les cités et les municipalités dont la population de langue officielle minoritaire atteint au moins 20 p. 100 de la population totale sont tenues d’adopter et de publier leurs arrêtés municipaux dans les deux langues officielles. Elles doivent aussi offrir, dans les deux langues officielles, les services et les communications prescrits par règlement. Même si une municipalité n’a pas une population de langue officielle minoritaire qui atteint 20 p. 100 de sa population totale, elle peut choisir de se conformer à la nouvelle Loi sur les langues officielles en adoptant un arrêté à cet effet.

• Les services de santé :
La nouvelle loi exige que les corporations hospitalières (c’est‑à‑dire le réseau des établissements de santé de la province) offrent des services de santé dans les deux langues officielles. Un hôpital peut fonctionner quotidiennement dans la langue officielle de son choix, mais la Loi sur les langues officielles oblige tout hôpital à offrir à la population des services de santé dans les deux langues officielles.

*En faisant traduire ses arrêtés de l’anglais au français, Moncton est devenue la première cité officiellement bilingue au Nouveau-Brunswick.

• Les commissions d’aménagement et les commissions de gestion des déchets solides :
Les commissions qui comptent dans leur territoire une population de langue officielle minoritaire qui atteint au moins 20 p. 100 de leur population totale sont tenues d’offrir, dans les deux langues officielles, les services et les communications prescrits par règlement.

Qui s’occupe d’administrer la Loi sur les langues officielles au Nouveau-Brunswick?

Le premier ministre est responsable de l’administration de la Loi sur les langues officielles.

Si des institutions gouvernementales ne se conforment pas aux exigences de la Loi sur les langues officielles, qui leur demandera de rendre des comptes?

En 2002, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a créé un Bureau du commissaire aux langues officielles pour le Nouveau-Brunswick. Il incombe au commissaire d’enquêter à la suite des plaintes formulées sous le régime de la Loi sur les langues officielles, de faire des recommandations, de faire respecter la Loi et de promouvoir l’avancement des deux langues officielles dans la province.

Est-ce que mes droits linguistiques pourraient être restreints par une loi qui serait adoptée?

À l’instar de tous les droits garantis par la Charte, les droits linguistiques ne peuvent être restreints que conformément à l’article 1 de la Charte. Autrement dit, les droits garantis par la Charte peuvent seulement être limités dans le but de protéger d’autres droits ou des valeurs nationales importantes. Par exemple, les lois qui ont pour objet de réprimer la propagande haineuse ou la pornographie peuvent être déclarées légitimes, même si elles portent atteinte à la liberté d’expression. Le gouvernement doit être en mesure de démontrer qu’il désire restreindre un droit dans des limites qui sont raisonnables et dont la justification peut se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique. Même si l’article 1 représente un compromis entre les droits garantis et les intérêts supérieurs de la société, il est rarement invoqué.

Que dois-je faire si je désire porter plainte parce que mes droits linguistiques n’ont pas été respectés au Nouveau-Brunswick?

Si vous voulez vous plaindre d’une atteinte à vos droits linguistiques par un ministère du gouvernement provincial, un tribunal, un service de police, une régie de la santé ou une municipalité, vous pouvez contactez le Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau‑Brunswick. C’est le commissaire qui décide s’il doit y avoir une enquête. Votre plainte doit relever du mandat du commissaire ainsi que de la Loi sur les langues officielles. Après avoir fait enquête, le commissaire transmet ses constatations au premier ministre, à l’institution qui a fait l’objet de l’enquête et à la personne qui a porté plainte. Si le commissaire décide de ne pas faire enquête, il doit expliquer au plaignant les raisons de sa décision. Si vous n’êtes pas satisfait de la façon dont le commissaire a répondu à votre plainte, vous pouvez vous adresser à la Cour du Banc de la Reine et lui demander d’examiner votre plainte. Si votre plainte ne relève pas du mandat du commissaire, les membres du personnel du Bureau du commissaire vous dirigeront vers l’organisme fédéral ou provincial concerné.

Comment puis-je porter plainte?

Au Nouveau‑Brunswick, on peut avoir accès facilement et en toute confidentialité au commissaire aux langues officielles du Nouveau‑Brunswick. On peut entrer en contact avec son bureau sans frais par différents moyens. Vous pouvez porter plainte au Bureau du commissaire aux langues officielles même si vous résidez à l’extérieur du Nouveau-Brunswick. Le commissaire peut toujours vous demander de consigner votre plainte par écrit avant d’en poursuivre l’instruction.

*Le Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick reçoit les plaintes présentées comme suit :

en personne (le plaignant se présente au bureau avec ou sans rendez‑vous);
• par écrit;
• par téléphone;
• par télécopieur;
• par courriel : commissaire@languesofficielles.nb.ca ;
• par tous ces moyens dans le cas d’un tiers qui agit au nom d’une personne d’âge
mineur ou handicapée.

Comment puis-je déterminer si ma plainte est valable?


Si vous n’êtes pas certain que votre plainte relève du Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau‑Brunswick et de la Loi sur les langues officielles, vous n’avez qu’à communiquer avec le bureau et le personnel se fera un plaisir de vous aider.

Y a-t-il des limites à ce qui peut faire l’objet d’une enquête du commissaire aux langues officielles?

Oui. Par exemple, le commissaire aux langues officielles n’est pas autorisé à faire enquête au sujet des plaintes qui concernent le secteur privé. Par contre, le commissaire peut recevoir des plaintes et faire enquête au sujet des entreprises du secteur privé qui fournissent des services pour le compte du gouvernement provincial.

Que peut faire le commissaire aux langues officielles lorsqu’une enquête révèle que des droits linguistiques prévus par la Loi sur les langues officielles ont été violés?

Après avoir fait enquête au sujet de la plainte, le commissaire peut suggérer des mesures correctives en formulant des recommandations. Le commissaire doit présenter ses constatations et ses recommandations aux personnes concernées, y compris à l’institution visée. Si le commissaire est convaincu que ses recommandations ont été intégralement mises en œuvre et que la situation a été corrigée en fonction des obligations qui incombent à l’institution sous le régime de la Loi sur les langues officielles, il produit un rapport final et il ferme le dossier.

Le commissaire peut‑il faire enquête au sujet de droits linguistiques s’il n’a pas reçu de plainte?

Oui. La Loi sur les langues officielles confère au commissaire le pouvoir de faire enquête de sa propre initiative. En outre, le commissaire peut, pour les besoins de son enquête, réunir plusieurs plaintes qui sont fondées sur un problème commun ou répandu.

Que se passe‑t‑il si une institution qui a porté atteinte à un droit linguistique ne met pas en application les recommandations du commissaire?

Si l’organisme en faute ne s’engage pas à apporter les changements nécessaires ou ne se conforme pas aux recommandations, le commissaire peut le dénoncer, notamment dans le rapport annuel qu’il présente à l’Assemblée législative. Si un plaignant n’est pas satisfait des recommandations du commissaire ou de l’issue de sa plainte, il peut former un recours devant la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick.

Où puis-je obtenir de plus amples renseignements?

Vous pouvez obtenir de plus amples renseignements en vous adressant au Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick ou en visitant le site Web suivant : http://www.languesofficielles.nb.ca, où vous trouverez également la Loi sur les langues officielles.

Bien que la présente brochure traite plus particulièrement des droits linguistiques au Nouveau‑Brunswick, vous pouvez obtenir des renseignements sur la situation dans les autres provinces ou, si vous avez des questions précises au sujet des droits linguistiques, consulter un avocat. Le gouvernement du Canada offre d’autres renseignements à l’adresse suivante : http://www.ocol-clo.gc.ca.

Pour de plus amples renseignements au sujet de la Charte, consultez le site Web suivant :
https://www.canada.ca/fr/patrimoine-canadien/services/comment-droits-proteges/guide-charte-canadienne-droits-libertes.html

La Charte se trouve à l’adresse suivante :
https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/const/page-12.html#h-40

Pour de plus amples renseignements au sujet de l'historique des droits linguistiques au Nouveau-Brunswick, veuillez visiter le site Web du Bureau du commissaire aux langues officielles: www.languesofficielles.nb.ca.

La présente brochure a été conçue pour donner au public des renseignements d’ordre général au sujet des droits des communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick. On y explique l’objectif de la nouvelle Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick et la description des répercussions de la Loi sur la façon dont le gouvernement et les municipalités fournissent des services. Elle contient également un bref aperçu de l’historique des droits liés aux langues officielles.

La présente brochure ne décrit pas l’état exhaustif du droit en la matière et les lois peuvent être modifiées à l’occasion. On doit donc la considérer uniquement comme une source de renseignements. Si vous avez besoin de conseils précis au sujet de votre situation juridique, adressez-vous à un avocat.

La présente brochure est publiée par le Service public d’éducation et d’information juridiques du Nouveau-Brunswick (SPEIJ‑NB), un organisme à but non lucratif qui vise à fournir des renseignements juridiques à la population du Nouveau-Brunswick. Le SPEIJ-NB reçoit une aide financière et matérielle du ministère de la Justice du Canada, de la Fondation pour l’avancement du droit au Nouveau-Brunswick et du ministère de la Justice du Nouveau‑Brunswick. Nous tenons à exprimer notre gratitude au Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick pour leur collaboration et leur soutien à la préparation et à la production de la brochure. Nous tenons à exprimer notre gratitude aussi au ministère de la Justice du Nouveau‑Brunswick.

Financement et collaboration au projet accordés par le: Bureau du commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick.

Publiée par :

Service public d’éducation et d’information
juridiques du Nouveau-Brunswick

Case postale 6000 Fredericton (Nouveau-Brunswick) E3B 5H1
Téléphone : (506) 453-5369
Télécopieur : (506) 462-5193
www.legal-info-legale.nb.ca


Janvier 2005

ISBN : 1-55396-581-7

 

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Décharge : Notre site Web fournit des renseignements juridiques généraux. Il ne contient pas un exposé intégral des questions de droit dans les domaines visés. Nous tentons de mettre nos publications à jour régulièrement, mais les lois sont souvent modifiées. Il est donc important d’effectuer les vérifications nécessaires pour s'assurer que l'information fournie est à jour. L’information fournie dans nos publications ne doit pas être considérée comme l’équivalent d’un avis juridique. Pour obtenir un avis juridique concernant une situation en particulier, vous devez communiquer avec un avocat.